Pourquoi les temps d'attente dans les bureaux d'immigration espagnols pourraient encore s'allonger

Le traitement des visas et des permis de séjour pourrait prendre encore plus de temps maintenant, car les bureaux d'immigration seraient déjà « débordés », avant l'entrée en vigueur de nouvelles réglementations sur l'immigration qui pourraient aggraver considérablement la situation.

En novembre 2024, l'Espagne a annoncé qu'elle allait faciliter l'obtention de permis de séjour et de travail pour les étrangers en approuvant une série de nouvelles réformes de l'immigration, une législation qui, bien que bonne sur le papier, a été accueillie avec quelques doutes par les avocats car elle pourrait laisser certains demandeurs d'asile dans un état de vulnérabilité accru.

Ces changements devraient finalement entrer en vigueur ce mois-ci, le 20 mai.

Les nouvelles règles visent à simplifier le processus de régularisation des migrants en situation irrégulière en Espagne, ainsi qu'à faciliter le changement de résidence. Par exemple, elles permettront aux étrangers ayant étudié en Espagne de passer plus facilement d'un visa d'études à un permis de séjour et de travail.

Mais dans le même temps, toute cette paperasserie supplémentaire augmentera considérablement la charge de travail des administrateurs.

Le syndicat espagnol Comisiones Obreras a même appelé à la grève en raison d'un « manque de ressources » pour mettre en œuvre ces nouvelles réglementations, ainsi que d'une forte augmentation de la charge de travail.

« Nous dénonçons la charge de travail insoutenable, les conditions de travail précaires des employés du secteur public et la gestion désastreuse qui laisse des milliers de citoyens pris au piège dans un labyrinthe bureaucratique sans issue », a déclaré le syndicat dans un récent communiqué.

Les grèves auront lieu de 12h30 à 14h30 dans tous les bureaux d'immigration en Espagne le mardi 19 mai prochain, un jour avant l'entrée en vigueur de la réglementation.

En substance, le personnel extranjería en sous-effectif, surmené et sous-payé craint le volume considérable de procédures de résidence que les agents d’immigration vont devoir effectuer.

Les autorités catalanes affirment qu'elles envisagent de régulariser les papiers de séjour et de travail de 200 000 migrants en deux ans.

Pour couronner le tout, quelques jours avant l'entrée en vigueur de la réforme du régime d'immigration, le ministère espagnol de l'Inclusion a apporté plusieurs modifications à la réglementation. Si ces modifications visent à clarifier l'interprétation de la nouvelle réglementation, elles sèment également la confusion parmi les travailleurs étrangers .

Même avant l'entrée en vigueur des nouvelles réformes, les longs délais d'attente, les difficultés à obtenir des rendez-vous ( citas previas ) et les appels qui ne répondent jamais étaient des problèmes chroniques dans de nombreux bureaux d'extranjería en Espagne.

C'est ce qu'a récemment révélé un article de Cadena Ser, dans lequel il est indiqué que pour obtenir un rendez-vous pour obtenir le statut de protection au bureau des étrangers de Valence, il faut se présenter un seul jour de la semaine à une heure précise.

De tels obstacles laissent de nombreux étrangers dans l’incertitude et la vulnérabilité.

Les rendez-vous sont si difficiles à obtenir car des gangs mafieux les bloquent tous à l'aide de robots informatiques et les vendent ensuite à des étrangers désespérés , alors qu'en réalité, ils devraient être entièrement gratuits. Depuis des années, les autorités espagnoles sont incapables d'éradiquer cette arnaque.

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Alors que la population espagnole continue d'augmenter, en grande partie en raison de l'arrivée de plus d'étrangers, qu'ils soient en situation régulière ou non, un service d'immigration déjà surchargé et en proie à des difficultés va devoir faire face à une augmentation considérable de sa charge de travail, ce qui va certainement se refléter dans les délais d'attente des étrangers.