Le président Gustavo Petro s'en prend à Donald Trump : « Il utilise le trafic de drogue comme excuse pour une invasion militaire. »

Lors de la réunion des pays membres du Traité de coopération amazonienne (ACTO), qui s'est tenue le 22 août, le président Gustavo Petro a lancé une pique contre le président des États-Unis, Donald Trump , et sa récente décision d'envoyer des navires sur les côtes du Venezuela.
« Le trafic de drogue est utilisé comme excuse pour une invasion militaire », a déclaré Petro dans son discours, en faisant référence à un sujet quelque peu différent : la présence de groupes armés dédiés au trafic de drogue dans la forêt amazonienne.

Le président colombien Gustavo Petro en compagnie des dirigeants du Brésil et de la Bolivie lors de la réunion. Photo : EFE/Mauricio Dueñas Castañeda
Le président colombien s'est exprimé sans citer de noms, mais a fait clairement référence à la stratégie déployée par les États-Unis à proximité du Venezuela.
"Il est absolument essentiel que les ministères de la Défense, les armées et les agences de renseignement policières d'Amérique du Sud et des Caraïbes se coordonnent pour faire face au trafic de drogue et aux mafias, sans que cela ne devienne un prétexte pour des invasions étrangères ", a-t-il souligné.
Navires sur le territoire vénézuélien Le président américain Donald Trump a déployé trois navires de guerre près des côtes du Venezuela dans le cadre de ses efforts pour lutter contre le trafic de drogue, a indiqué mercredi à l'AFP une source proche du dossier.
Ce déploiement intervient après que l'administration Trump a augmenté la récompense à 50 millions de dollars pour « des informations menant à l'arrestation » du président vénézuélien Nicolás Maduro, accusé par la justice américaine de liens présumés avec le trafic de drogue.

Les États-Unis offrent une prime pour la capture du président vénézuélien Nicolás Maduro. Photo : AFP
Les trois navires, équipés de systèmes de missiles guidés Aegis, se dirigent vers les eaux de la mer des Caraïbes proches du Venezuela, a indiqué à l'AFP la source, qui a requis l'anonymat.
La presse américaine a rapporté que Washington prévoyait également d'envoyer quelque 4 000 marines.
Washington rejette les deux dernières réélections présidentielles de Maduro et l'accuse de diriger le soi-disant Cartel des Soleils, qu'il considère comme une organisation criminelle.
La Maison Blanche a déclaré mardi que Trump utiliserait « tous les moyens » pour mettre fin au trafic de drogue lorsqu'on l'a interrogé sur la possibilité de déployer des troupes dans ce pays d'Amérique latine.

Trump mettrait tout en œuvre pour mettre fin au trafic de drogue. Photo : Getty Images via AFP
S'adressant à d'autres dirigeants régionaux, dont Lula da Silva et Luis Arce, Petro a proposé la création d'une conférence sur la sécurité pour l'Amérique du Sud, l'Amérique latine et les Caraïbes afin de concevoir des stratégies communes pour faire face aux menaces communes telles que le trafic de drogue, l'affaiblissement de la démocratie et la destruction de la forêt amazonienne.
« Le trafic de drogue non seulement porte atteinte aux démocraties, comme en Haïti, mais menace aussi de détruire l'Amazonie et, par là même, de provoquer un effondrement climatique mondial. La sécurité de la forêt tropicale est la sécurité de l'humanité », a-t-il insisté.
Défense de Nicolás Maduro Les déclarations de Petro surviennent quelques jours seulement après qu'il ait défendu le président vénézuélien via son compte X, niant l'existence du soi-disant « Cartel de los Soles ».
« Ceux qui contrôlent le trafic de cocaïne via le Venezuela ne sont pas le "Cartel des Soleils". C'est un mensonge, comme les armes de destruction massive irakiennes, et cela ne sert qu'à envahir des pays », a-t-il déclaré dans son tweet.
Le président colombien a ajouté que les routes du trafic de drogue qui passent par le Venezuela sont contrôlées par les mêmes groupes qui opèrent dans les territoires colombiens, comme le Catatumbo, les Llanos et la savane de Bogotá. Selon Petro, ces structures sont connues des services de renseignement américains et européens depuis un certain temps.
María Paula Rodríguez Rozo
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