La plainte de Gustavo Bolívar contre le président Gustavo Petro ? « L’amour doit être désintéressé, sinon ce n’est pas de l’amour »

Bolívar, l'écuyer de l'actuel président pendant les mandats de 2018 et 2022, alors qu'ils étaient tous deux collègues au Sénat, a démissionné de son poste de chef du DPS pour se présenter à la présidence, profitant du fait qu'il est l'un des noms les plus en vue dans les intentions de vote, selon les sondages. En fait, c’est la personne de gauche qui obtient les meilleurs résultats.

Mais c’est précisément sa démission qui provoquerait un éloignement du président Petro. Il est à noter que le 1er mai, lorsque le président a mené les manifestations de la Fête du Travail à Bogotá, Bolívar s'est rendu à Cali et a marché avec la vice-présidente Francia Márquez, qui a désormais pris ses distances avec la Casa de Nariño.

La distance est devenue encore plus évidente lorsque ce vendredi, le président Gustavo Petro, lors d'un événement à Tibú, Norte de Santander, a remis en question la présence de Bolívar.

« Ceux qui ont démissionné, ont démissionné », a affirmé le président lorsque le présentateur a annoncé le nom de Bolívar parmi les fonctionnaires présents.

« Je romps l'ordre du jour parce que je ne le trouve pas juste, Gustavo Bolívar et d'autres collègues », a déclaré le chef de l'État, ajoutant que ceux qui « ont démissionné, ont démissionné. Il ne faut pas confondre cela. Celui qui démissionne par aspiration est déjà parti, et son remplaçant arrive, et il doit venir s'exprimer. »

« Nous devons analyser les pistes, Bolívar, mais vous n'aurez pas le temps, car vous avez décidé de partir. Je ne vous critique pas ; j'ai aussi été candidat », a ajouté le président.

Le président a insisté à plusieurs reprises sur le fait que les fonctionnaires qui briguent la présidence devraient démissionner, car il est inapproprié de faire campagne depuis le pouvoir exécutif.

Ce qui est frappant, c'est que Bolívar a démissionné il y a deux semaines, mais sa démission n'a pas été officialisée ni acceptée.

Derrière cette situation pourrait se cacher le fait que le président n'est pas entièrement convaincu par une éventuelle candidature de Bolívar à gauche. Le directeur de Prospérité Sociale, selon diverses voix qui ont exprimé cela au chef de l'État, n'aurait pas la capacité d'unir toute la gauche, et encore moins d'attirer le centre . De plus, la défaite aux élections régionales, lorsque Bolívar aspirait à la mairie de Bogotá, joue également contre lui.

Ce samedi, Bolívar a publié un tweet curieux que certains ont lié à une possible réponse au président.

« L’amour doit être désintéressé, sinon ce n’est pas de l’amour », a déclaré l’ancien sénateur.

Le lien entre le tweet et l'attaque du président Petro contre Bolívar provient de la phrase désormais célèbre que l'écrivain a prononcée lors de la réunion du cabinet du 4 février, où une rébellion a éclaté contre le chef de l'État à propos de la nomination d'Armando Benedetti comme chef de cabinet.

Ce jour-là, Bolívar, en plus d'interroger Benedetti et la ministre des Affaires étrangères Laura Sarabia, a dit au président qu'il l'aimait.

« Nous n'entrerons peut-être même pas en campagne ; ce sera au peuple d'en décider. Nous l'avons fait parce que nous aimons ce projet. Si nous avons renoncé à tant de choses, c'est parce que nous vous aimons, Monsieur le Président. Je vous aime », a affirmé Bolívar lors de l'un des épisodes les plus intenses des tirs amis, désormais monnaie courante sous le gouvernement du président Gustavo Petro.

La démission de Bolívar devrait prendre effet cette semaine, lui permettant de demander l'approbation du Pacte historique avant les élections présidentielles. Si la démission n'est pas rendue effective avant la fin du mois, l'ancien sénateur sera disqualifié de la participation à l'élection présidentielle de 2026.