Une nouvelle série de bombardements israéliens dans la bande de Gaza fait plus de 100 morts en une seule journée : « Nous avons peur »

Au moins 103 personnes ont été tuées jeudi dans de nouveaux bombardements israéliens dans la bande de Gaza , selon les services de secours locaux, alors que le blocus du territoire se poursuit, devenu selon HRW un « outil d'extermination ».

L'armée de l'air a ciblé le nord et le sud du territoire, dévasté par plus de 19 mois d'offensives israéliennes en réponse à l'assaut du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023.

Le blocus israélien est allé au-delà des tactiques militaires pour devenir un outil d’extermination.

« Il y a eu des bombardements israéliens intenses toute la nuit », a déclaré Amir Saleha, un habitant du nord de la bande de Gaza. « Nous avons peur jour et nuit. Chaque jour, des gens meurent, chaque jour, des blessés. Nous ne savons pas quand viendra notre tour. »

La Défense civile de Gaza a déclaré que le bilan des morts suite aux attaques israéliennes depuis l'aube de jeudi s'élevait à 103.

Dans ce contexte d'attaques incessantes, la tournée du président américain Donald Trump au Moyen-Orient a donné un coup de pouce aux efforts de médiation du Qatar, avec des délégations d'Israël et du Hamas se rendant dans la région cette semaine.

A Doha, le président américain a discuté mercredi soir du conflit à Gaza avec l'émir du Qatar, selon son envoyé au Moyen-Orient, Steve Witkoff, qui a fait état de quelques progrès.

Nous avons peur jour et nuit. Chaque jour, des gens meurent, chaque jour, il y a des blessés. Nous ne savons pas quand ce sera notre tour

Cependant, le Hamas a accusé jeudi Israël de « saper » les efforts de médiation du Qatar, des États-Unis et de l'Égypte avec son « escalade militaire délibérée ».

Trump, à son tour, est revenu sur son idée de voir les États-Unis prendre le contrôle de la bande de Gaza, la transformant en une « zone franche ».

Malgré la pression pour une solution au conflit et les vives critiques internationales concernant la poursuite de la guerre, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a averti cette semaine que son armée entrerait pleinement dans Gaza pour « achever l'opération » et « vaincre le Hamas ».

Netanyahu a également déclaré que son pays essayait de trouver des pays disposés à accueillir la population de Gaza , un territoire que le gouvernement israélien cherche à « conquérir ». La Jordanie et l'Égypte ont toutes deux réitéré leur opposition à tout déplacement de la population de l'enclave.

Rompant une trêve de deux mois, Israël a repris son offensive le 18 mars avec l’objectif déclaré d’obtenir la libération de tous les otages pris par le Hamas d’ici le 7 octobre 2023.

Les militants ont pris 251 otages ce jour-là, dont 57 sont toujours captifs à Gaza, dont 34 qui, selon l'armée, sont morts.

Dans l'attaque du Hamas, 1.218 personnes ont été tuées côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels.

La campagne militaire israélienne a, pour sa part, tué près de 53 000 personnes à Gaza, en majorité des civils, selon le ministère de la Santé du territoire contrôlé par le Hamas. Les Nations Unies considèrent ce chiffre comme fiable.

Depuis le 2 mars, les forces israéliennes bloquent également l'entrée de l'aide humanitaire à Gaza, essentielle pour ses 2,4 millions d'habitants, désormais menacés par une « famine de masse », selon plusieurs ONG, dont Médecins du monde, Médecins sans frontières et Oxfam.

« Le blocus israélien est allé au-delà d’une tactique militaire pour devenir un outil d’extermination », a déclaré Human Rights Watch jeudi.

De son côté, la Gaza Humanitarian Foundation (GHF), une ONG créée et soutenue par les États-Unis, a déclaré qu'elle prévoyait de fournir de l'aide au territoire palestinien d'ici la fin mai, avec la distribution de près de 300 millions de rations alimentaires pour une période initiale de 90 jours.

Depuis le début de la guerre à Gaza, des violences ont également éclaté en Cisjordanie, territoire occupé par Israël depuis 1967.

Lors du dernier incident, une femme israélienne enceinte qui se rendait à l'hôpital pour accoucher a été tuée lorsque son véhicule a été la cible de tirs alors qu'elle circulait dans le centre de la Cisjordanie, près de la colonie de Brukhin.

« Nous utiliserons tous les moyens à notre disposition pour trouver les meurtriers et les traduire en justice », a déclaré le chef d'état-major israélien, le général Eyal Zamir.

Le bureau du maire de Tamun, dans le nord de la Cisjordanie, a déclaré que cinq personnes avaient été tuées lors d'une opération militaire israélienne.