Lagarde attribue la vigueur du PIB espagnol après la pandémie à « la contribution de la main-d'œuvre étrangère ».

" La bonne performance du PIB espagnol à la suite de la pandémie, qui a contribué à soutenir l'agrégat de la zone euro, est également due en grande partie à la contribution de la main-d'œuvre étrangère ", a déclaré dimanche la présidente de la Banque centrale européenne (BCE), Christine Lagarde, lors de son discours au Symposium de Jackson Hole, organisé à l'occasion de l'emblématique réunion annuelle des banquiers centraux.

Lagarde a ainsi souligné l'importance structurelle de la contribution de l'immigration à la performance actuelle de l'économie européenne, à laquelle elle attribue la flexibilité croissante du marché du travail , la moitié de la croissance de l'emploi depuis la pandémie, et la croissance vigoureuse de pays comme l'Espagne, qui s'est davantage appuyée sur l'accumulation de capital humain que sur l'amélioration de sa productivité.

La politique française a expliqué qu’il aurait été raisonnable de penser que dans un contexte de hausse des taux d’intérêt, l’emploi aurait souffert et le chômage aurait augmenté, comme cela s’est produit dans d’autres phases de l’histoire européenne, mais qu’au contraire, la croissance de l’emploi en Europe a été supérieure aux normes historiques.

Dans un contexte marqué par la pression constante de l'administration Trump sur le président de la Réserve fédérale pour qu'il adapte la politique monétaire aux exigences de Washington, Lagarde a défendu explicitement, sans se référer au cas spécifique, l'indépendance des banquiers centraux, qu'elle considère comme essentielle pour qu'ils puissent exercer correctement leurs fonctions.

La présidente de la BCE a évoqué son expérience en tant que directrice générale du FMI, où, selon elle, elle a pu constater les conséquences de la perte d'indépendance des banquiers centraux. « La banque centrale devient dysfonctionnelle . Elle commence à faire des choses qu'elle ne devrait pas. L'étape suivante est la perturbation, l'instabilité, voire pire encore », a-t-elle averti.