Cours de créativité et de technologie pour un apprentissage interactif

Pablo Márquez, né à Cadix et cofondateur et PDG de ClassInThe Box, a fait ses études en production cinématographique et de divertissement à Madrid… jusqu'au jour où il a découvert l'informatique : « Un ami m'a fait découvrir ce domaine et c'est devenu une véritable obsession, à tel point que je me suis inscrit à l'Université d'Alcalá. J'en ai parlé à mon père, architecte et ingénieur, la veille de sa mort… il aurait aimé voir ce que j'avais accompli. »

Il a débuté dans les réseaux avant de se tourner vers la sécurité, « fort d'une expérience en piratage informatique , certifié dans toutes les solutions de sécurité et dispensant des formations dans toute l'Espagne ». C'est ainsi qu'il a fondé sa première entreprise, AoTech Security, où il a rencontré Lorena Sánchez, cofondatrice de ClassInTheBox (« Son expérience d'entrepreneure a été essentielle à notre parcours »).

Chez AoTech Security, ils travaillaient sur la sécurité numérique des établissements scolaires, ce qui leur a permis de constater par eux-mêmes la vulnérabilité des écoles. Puis, la pandémie est arrivée, bouleversant la donne qui avait précédé « Boxie » : « Nous avons commencé avec une boîte en carton comme support, un appareil prêt à l'emploi avec microphone et caméra, pour servir de support en classe. » Cette proposition a rencontré un immense succès (« nous en avons vendu des milliers en Espagne, au Pérou, en Inde, etc. »), avec le défi logistique que cela représentait. « Boxie » a été récompensé par plusieurs prix internationaux, dont le BETT Award à Londres et le FETC aux États-Unis.

Une fois l'ère de la Covid terminée, la proposition de ClassInTheBox s'est virtualisée : « Nous avons envisagé la possibilité d'adapter la solution pour développer un logiciel permettant de soutenir l'éducation numérique en classe via tout type de vidéo ; en bref, indexer le format à la demande des enseignants et des élèves en un seul clic, grâce à nos propres moteurs d'IA. » Une performance de créativité technologique qui a conduit à son intégration dans les tablettes éducatives de Samsung, fruit d'un travail d'équipe impliquant des ingénieurs, des designers, des éducateurs, des formateurs, des éditeurs, des spécialistes de l'IA, entre autres, et diffusée dans plus de 20 pays.

Cette solution, permettant aux enseignants d'enrichir n'importe quelle vidéo avec des résumés, des notes, des fichiers audio, etc., se développe… mais davantage en Amérique latine qu'en Espagne . « Nous avons des centaines de démonstrations réparties dans toute l'Espagne, mais les établissements tardent à réagir. Cependant, des accords ont été conclus avec Porto Rico, l'Université mexicaine de Guadalajara, le Salvador, et même avec l'Estonie, dont le responsable du développement éducatif nous a contactés via LinkedIn pour nous rencontrer. »

ClassInTheBox a renforcé sa présence sur le continent américain en participant, avec Didit, au South Summit Brasil , co-organisé en mars à Porto Alegre avec l'IE University. « Ce fut une expérience très intéressante », note Márquez, « avec de nombreux contacts. L'un d'eux a débouché sur la possibilité d'un accord très intéressant avec l'État du Pará. » Cette initiative s'inscrit dans un parcours qui comprend, en septembre, l'ouverture de canaux de financement potentiels « pour poursuivre nos projets et nous développer avec des garanties de succès ». La réussite est essentielle pour poursuivre l'objectif de cette startup : « Transformer un simple PDF, une vidéo ou un podcast en une expérience d'apprentissage interactive, vivante et enrichissante , en respectant ce qui est le plus précieux : le lien humain entre l'enseignant et l'élève. »