Déclaration de guerre aux promoteurs immobiliers : « Nous récupérerons chaque euro » - Le parti de gauche lance une campagne contre les loyaux

En 2024, environ six millions de locataires étaient extrêmement pénalisés par le coût élevé du logement.
(Photo : picture alliance / imageBROKER)
Le parti de gauche a remporté un succès inattendu aux élections fédérales, notamment dans les grandes villes où le coût du logement est depuis longtemps devenu une question de survie. Désormais dans l'opposition, il entend tenir sa promesse électorale et lutter contre la flambée des loyers.
Le parti de gauche intensifie la pression sur le gouvernement fédéral et les géants de l'immobilier concernant la politique du logement. À cette fin, il entend mobiliser le soutien des citoyens dans les semaines à venir et leur apporter une aide directe face à des loyers potentiellement exorbitants. Dans une note stratégique obtenue en exclusivité par RTL et ntv, le parti déclare l'état d'urgence en matière de logement. Le document affirme : « La mafia du logement nous dépouille. » Les grandes sociétés immobilières augmentent les loyers et escroquent les citoyens avec des factures de chauffage exorbitantes. « Ces loyers excessivement élevés constituent la plus grande fraude légale. »
L'accusation vise également le gouvernement fédéral : au lieu de défendre les travailleurs, il protégerait des « propriétaires sans scrupules et des magnats de l'immobilier ». La dirigeante du parti, Ines Schwerdtner, a déclaré à RTL et ntv que la crise du logement locatif est devenue incontrôlable, que les locataires sont victimes d'exorbitants loyers et que le gouvernement fédéral reste les bras croisés. « Nous déclarons l'état d'urgence locative et, avec nos voisins, nous mettrons un terme aux agissements des grands groupes immobiliers. »
Aide à l'auto-assistanceCe vendredi, le parti de gauche intensifie sa campagne. Intitulée « Logements sûrs contre l'exploitation locative », sa campagne prévoit plusieurs actions pour faire pression sur les propriétaires et les promoteurs immobiliers. Le principe : responsabiliser les citoyens. Sur le site web de la campagne, qui porte le même nom, il est possible de s'inscrire aux manifestations nationales et de vérifier si ses loyers et factures de chauffage sont excessifs. « Nous récupérerons chaque euro payé en trop et chaque logement abordable », affirme le parti.
Pour gagner en visibilité et attirer l'attention dès le début de la campagne, le parti a appelé à un rassemblement devant le Bundestag aujourd'hui. La prochaine étape est prévue pour le 13 novembre : des réunions nationales de locataires. Le parti affirme que des réunions sont déjà programmées dans plus de 80 localités, mais s'attend à en organiser davantage. Ces réunions visent à offrir aux habitants un espace d'échange d'informations et de réflexion collective sur les solutions à apporter à la crise du logement dans leurs quartiers.
Le parti de gauche se félicite de l'accueil très favorable réservé jusqu'à présent à ses mesures. Selon le parti, un nombre record de locataires ont fait vérifier leurs factures de chauffage ces dernières semaines. Ces « contrôles des coûts de chauffage » vont être étendus. Ils visent à déceler les erreurs de facturation et à informer les locataires de leurs droits à remboursement.
L'application de détection des loyers abusifs sera prochainement étendue à d'autres villes. Elle collecte des données essentielles sur l'appartement, telles que sa localisation, sa superficie, son année de construction et le loyer actuel. Ces informations sont ensuite comparées à l'indice officiel des loyers de la ville concernée. Si le contrôle révèle un loyer supérieur de plus de 20 % à la moyenne locale, un signalement est automatiquement transmis au service du logement via l'application. Selon le fabricant, l'application a déjà été utilisée plus de 200 000 fois. Deux tiers des loyers contrôlés seraient manifestement excessifs et donc illégaux.
Les « machinations » doivent être dévoilées.Le dernier rapport sur les loyers publié par l'Association allemande des locataires illustre la gravité de la situation du marché du logement. Selon ce rapport, en 2024, environ six millions de locataires – soit 13 % – étaient confrontés à des difficultés financières considérables en raison du coût élevé du logement. Plus de douze millions de personnes craignent de ne plus pouvoir se loger prochainement. Cela représente près d'un locataire sur trois. Sept millions de citoyens s'attendent même à perdre leur logement.
Le parti de gauche vise à instaurer un plafonnement des loyers ou des réductions significatives dans plusieurs sociétés de logement social à long terme. Il cible particulièrement les principaux acteurs du secteur : les sociétés propriétaires d’un grand nombre d’appartements. « Nous dénoncerons les manœuvres de Vonovia et des sociétés similaires et nous les combattrons jusqu’à ce que leur exploitation prenne fin », indique le document stratégique.
Le géant de l'immobilier Vonovia est régulièrement accusé de privilégier les profits au détriment du bien commun et des intérêts des locataires, et d'utiliser des pratiques opaques, voire illégales, pour augmenter les charges locatives. De nombreuses actions en justice sont en cours contre l'entreprise. En septembre dernier, les tentatives de Vonovia de justifier les hausses de loyer par de prétendus « atouts qui augmentent la valeur du bien », tels qu'une bonne desserte par les transports en commun ou la présence de commodités de proximité, ont été rejetées par plusieurs tribunaux berlinois. Selon ces derniers, ces arguments sont irrecevables car ces atouts sont déjà pris en compte dans l'indice local des loyers.
Source : ntv.de
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