IG Metall et Thyssenkrupp : accord sur des mesures d'austérité – suppressions d'emplois pour sécuriser les sites

Duisbourg. Thyssenkrupp Steel Europe (TKSE), le plus grand producteur d'acier allemand, est confronté à une restructuration de grande ampleur qui entraînera de lourdes pertes financières pour ses salariés. Après trois jours d'âpres négociations, la direction et le syndicat IG Metall ont conclu une convention collective valable jusqu'en 2030, qui prévoit une réduction du temps de travail, la suppression des congés payés et d'autres mesures d'économie. En moyenne, les revenus des salariés devraient diminuer d'environ 8 %.
La durée hebdomadaire du travail sera réduite à 32,5 heures. Les employés travaillent actuellement entre 33 et 34 heures par semaine ; cette durée sera réduite à l'avenir, ce qui se répercutera sur leur salaire. Les employeurs se sont engagés à investir dans la modernisation de leurs installations, ce que le syndicat considère comme une réussite.
D'autres primes, auparavant standard, seront revues à la baisse, comme la prime d'anniversaire : les salariés ayant 25 ans de service perçoivent actuellement un salaire mensuel supplémentaire ; à l'avenir, selon IG Metall, ce montant sera réduit à seulement 1 000 €. La prime d'astreinte sera quant à elle divisée par deux.
Ces économies devraient permettre de réduire les coûts de personnel de quelques millions d'euros par an. IG Metall avait évoqué une « liste empoisonnée » d'une valeur de 200 millions d'euros, dont l'impact a été réduit de près de moitié lors des négociations.

Le président du comité d'entreprise du groupe, Tekin Nasikkol, s'exprime lors d'un rassemblement devant les employés de la division sidérurgique à Duisbourg.
Source : Federico Gambarini/dpa
Les plans de création d'emplois annoncés précédemment ont été finalisés : 1 600 postes de production seront supprimés d'ici 2029 par la fermeture d'unités de production. De plus, 3 700 postes seront supprimés dans toutes les divisions de l'entreprise d'ici 2028. Il était auparavant prévu de supprimer « environ 5 000 » emplois ; le chiffre actuel est de 5 300. Selon l'entreprise, il ne s'agit pas d'une intensification des plans de réduction des coûts, mais plutôt d'une clarification. L'entreprise compte actuellement environ 26 300 employés, contre 27 000 à l'automne 2020.
Au total, le nombre d'emplois devrait être réduit de plus de 11 000 à moins de 16 000, notamment par la cession de certaines parties de l'entreprise. L'entreprise souhaite éviter les licenciements. Une conciliation des intérêts et un plan social doivent être élaborés d'ici septembre. Afin de réduire le nombre d'emplois comme prévu, l'entreprise devra investir, par exemple dans des indemnités de licenciement. Le montant de ces coûts de restructuration n'a pas été divulgué.
Le plus grand producteur d'acier allemand est en crise en raison de la faiblesse de l'économie, des prix élevés de l'énergie et des importations bon marché en provenance d'Asie. Pour y remédier, l'entreprise prévoit de réduire considérablement ses capacités, ramenant ses expéditions de 11,5 millions de tonnes par an à seulement 8,7 à 9 millions de tonnes.
La fermeture d'un site à Bochum est prévue dès 2028. La fermeture prévue de l'usine de Kreuztal-Eichen, dans le Siegerland (Rhénanie-du-Nord-Westphalie), en revanche, est pour l'instant exclue. Un « concept à court terme d'optimisation du site » doit y être mis en œuvre afin de garantir une exploitation rentable.
L'usine ThyssenKrupp de Kreuztal-Eichen a été sauvée pour le moment.
Source : René Traut
« C'est une étape difficile et difficile pour toutes les personnes impliquées, qui ont espéré jusqu'au bout que la situation ne se dégraderait pas trop », a déclaré Dirk Schulte, directeur des ressources humaines. Cependant, ces mesures sont nécessaires. Marie Jaroni, directrice de la transformation, a évoqué une étape importante pour la viabilité future de Thyssenkrupp Steel. « Nous réduisons les surcapacités, améliorons l'efficacité et atteignons ainsi un niveau de coûts compétitif. »
Knut Giesler, directeur régional d'IG Metall NRW, a évoqué un compromis comportant des éléments délicats pour les deux parties. « Toutefois, les licenciements sont exclus, et des garanties concernant les sites et les investissements dans les installations sont également prévues ; ce sont des signaux positifs. »
« Nous avons repoussé nos limites et n'avons fait de concessions que lorsque cela était absolument nécessaire pour préserver les emplois et les sites », a déclaré Tekin Nasikkol, président du comité d'entreprise général de l'entreprise sidérurgique. Il a ajouté que les conditions étaient réunies pour que l'entreprise puisse sortir seule de cette situation difficile. « Cependant, nous ne pouvons pas compenser les erreurs de gestion passées par les contributions des salariés à long terme. »
Pour que la convention collective entre en vigueur, le fabricant d'acier doit encore obtenir l'approbation des membres d'IG Metall. De plus, sa société mère Thyssenkrupp doit obtenir un financement.
RND/dpa
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